Les déchets produits sur les chantiers doivent d’abord être stockés dans des conteneurs adaptés avant d’être évacués et déposés à la déchetterie. Cette gestion ne doit pas se faire de manière aléatoire. Il est nécessaire de respecter la réglementation en vigueur qui fixe des règles strictes de traitement pour chaque typologie de déchets.
Traitement des déchets inertes et non dangereux
Sur les chantiers de construction, il est courant que soient produits des déchets inertes et non dangereux. C’est le cas des gravats, des emballages, du béton, du plâtre, du parpaing, des métaux, des plastiques ou encore des cartons. Ces déchets doivent être traités en respectant des règles qui dépendent de leur nature.
Concernant les emballages, si leur quantité atteint 1100 tonnes par semaine, il est possible de les retirer et de les gérer en faisant appel au service de collecte des déchets d’emballage. Par contre, si le volume dépasse les 1100 tonnes par semaine, des dispositions doivent être prises pour la valorisation de ces déchets. Il est bon dans ce cas de faire appel à une société spécialisée pour un réemploi de ces emballages ou leur retrait. Cela passe par la signature d’un contrat qui est identique au contrat de chantier. Celui-ci stipule que la société spécialisée en location de benne sollicitée est chargée du tri des déchets de chantier, ainsi que leur valorisation et leur acheminement vers une autre filière agréée.
Quant aux autres déchets inertes non dangereux, on peut s’en occuper soi-même dans le but de réduire les coûts d’élimination. Des bennes sont utilisables pour effectuer le tri des déchets qui seront ensuite envoyés à la déchetterie.
Traitement des déchets dangereux
Dans le cadre de leurs activités industrielles, certaines entreprises produisent des déchets dangereux. Le traitement de ce type de déchet est assez délicat. Il est nécessaire de prendre certaines précautions, car les déchets dangereux représentent un sérieux risque aussi bien pour les êtres humains que pour l’environnement. D’ailleurs, les normes à considérer sont assez rigoureuses, le but étant de faire le nécessaire pour limiter les accidents de chantier.
Une multitude d’éléments figure sur la liste des déchets dangereux. On peut citer les explosifs, les inflammables, les irritants, les cancérogènes, les corrosifs, les infectieux et les mutagènes. Il est aussi bon d’évoquer les comburants, c’est-à-dire les déchets qui peuvent engendrer la combustion d’une matière combustible. Il y a aussi les produits qui sont nocifs lorsqu’ils sont inhalés, ingérés ou absorbés par voie cutanée. Certains présentent un risque important de mortalité d’où la nécessité de prendre des mesures pour ne pas qu’ils se retrouvent dans la nature.
Le déplacement des déchets dangereux est une tâche très délicate. Pour la mener à bien, il est impératif de tenir compte de la réglementation ADR (un accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par la route). Celle-ci demande que la classe des déchets dangereux à transporter soit clairement définie. Ensuite, il faut que les emballages utilisés soient homologués et les conteneurs impliqués dans ce transport soient étiquetés. Tous les camions qui participent au déplacement de ces déchets dangereux doivent être dotés d’équipements de sécurité. En outre, c’est une nécessité que les chauffeurs soient bien formés pour conduire dans les règles de l’art les véhicules contenant ces déchets dangereux.
Sanctions prévues en cas de non-valorisation des déchets de chantier
Si vous ne prenez pas des mesures strictes pour valoriser les déchets que vous engendrez sur vos chantiers, vous vous exposez à des sanctions. Ce qu’il faut d’abord s’employer à faire est de prendre connaissance des règles applicables et vous contenter de les respecter. Si vous n’y accordez aucun intérêt, vous encourez une peine de prison de 2 ans et vous serez sommé de payer une amende de 76 000 euros. Votre responsabilité civile sera engagée en cas d’un accident, ce qui peut vous obliger à verser des dommages et intérêts.
Pour éviter d’en arriver là, il est préférable d’agir par anticipation. Avant même l’ouverture de votre chantier, essayez d’estimer le volume total des déchets que vous aurez à produire et chiffrez les dépenses pouvant en découler pour leur élimination. Si vous êtes engagé sur un chantier de démolition, il est bon de réaliser un diagnostic déchets pour certains types de bâtiments.
Même si les déchets de chantier ne sont pas évitables, il faut penser aux actes à poser pour les trier, les transporter et ensuite les éliminer. Cela permet d’éviter les sanctions.